Festival du film court de Villeurbanne 2012 : interview de Laurent Hugues, directeur du festival

Festival du Film Court de Villeurbanne 2012

C’est dans les bureaux du festival que Laurent Hugues, directeur du festival, détendu mais en mouvement constant pour gérer le festival, nous reçoit :

« Cela fait 17 ou 18 ans que je m’occupe du festival.

Tout à commencé après mon DESS de cinéma à Lyon 2, quand j’ai été objecteur de conscience au Zola. Quatre mois avant la fin de mes études, j’ai réalisé que je n’avais vraiment plus envie de faire mon service et c’était une super occasion de pouvoir être objecteur dans un cinéma comme le Zola, dans un milieu que j’aimais. J’ai été stagiaire d’abord.

Je travaillais avec le directeur de la salle et la chargée de production de festivals. C’était une chance d’avoir ces deux points de vue, ces deux angles de travail en même temps, et c’est une chose plutôt rare dans la région.

Et puis, ensuite on m’a pris pour remplacer la chargée de production quand elle est partie. Ce milieu de la culture était très intéressant. J’ouvre une parenthèse sur le culturel d’ailleurs, il y a une différence entre l’évènementiel et le culturel. Le premier est plus important aujourd’hui, à plus de moyens.

Le Festival Lumière, va être très important, et c’est bien au niveau évènementiel. Mais c’est sûr qu’à côté il y a tous les petits festivals, nous compris, qui tentons d’amener de nouvelles oeuvres et qui avons du coup moins de force.

La difficulté est d’exister aux yeux du public. Un festival, c’est durant un temps donné, un programme pour le public. Aujourd’hui c’est de plus en plus compliqué, il y a beaucoup de barrière. On se mutualise entre festival avec Festivals Connexions par exemple. On passe plus de temps à contraindre les difficultés techniques et financières qu’à se développer.

Mais heureusement, on se développe, on se renouvelle, on évolue. Cette année il y a eu la création du programme Nouvelles Formes, Nouveaux Films par exemple, et puis on a rassembler les concours Films Français/Francophones et Films Européens, sous une même programmation qui ouvre d’autres possibilités. C’est dur mais on va toujours de l’avant.

Le festival est toujours un miracle quelque part. Avant il y avait une division entre les directeurs et les chargés de festival, entre la mairie et l’association. Aujourd’hui on fait tenir le festival avec force, tous autour du cinéma, avec l’association, les techniciens, Sandrine Dias la directrice, les bénévoles, on est soudés et on s’écoute. Il y a une vraie équipe.

Pour sélectionner les films pour ce festival, il y a la Plateforme d’Inscription Commune de l’Agence des Courts Métrages. On peut mettre son film dessus, c’est ouvert à tout le monde et nous on peut aller en chercher comme ça. Alors bien sûr on a beaucoup plus de films qu’avant, et pas que du bon. Le visionnage de présélection n’est pas toujours une partie de plaisir.

Il y a de très bons films mais beaucoup de films fait avec ou sans moyens mais surtout sans fond, sans enjeux. On a des fois des génériques avec musique et logos 3D à faire pâlir la Fox ou Universal, mais dès le premier plan on voit qu’il n’y a pas de culture derrière. On a des films, mais pas du cinéma.

Je m’occupe aussi du festival de films ibériques en mars. Sur toute l’année, je me consacre entièrement à ces deux festivals (il y a aussi le Ciné O’Clock mais je ne m’en charge pas) et à chaque fois je pense qu’on est fou, et qu’on a une force et une énergie impressionnante, avec une structure comme la nôtre, de faire tout au long de l’année autant de festivals, de séances spéciale, de rencontres…

Cette année, le festival devrait atteindre le niveau de l’an dernier, environ 7000 entrées, à confirmer. Au mieux, sur certaines éditions on pouvait aller jusqu’à 9000, mais c’est plus compliqué aujourd’hui. Pour le public, on joue aussi sur de nouvelles programmation, comme on l’a vu, mais on a aussi les Premiers Clips cette année, et l’Intégrale des Images Virtuelles au bar/salle de concert Toï Toï le Zinc.

Nouveau lieu, nouveaux concepts, on peut boire en même temps et profiter d’une nouvelle ambiance. On s’adapte toujours aux nouveaux publics, aux nouvelles formes des films et aux changements d’ordre technique à prévoir dans et autour de la salle du Zola. »

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