Confinement, un Journal | Jour 51 : Yves Cochet se rebiffe

A l’aube du déconfinement se tient le procès de Tofu ManulSohn, accusé d’un nombre de charges impressionnantes pour un seul animal*. 

Le verdict étant prévu pour la date fort pratique du lundi 11 mai, l’impartial Juge-Jal fait donc témoigner les différents protagonistes de cette grande aventure qu’est le journal du confinement de l’Amazing Bicoque. 

Malheureusement, l’affaire se déroule fort mal, Henriette, l’avocat de Tofu est destituée pour délit d’initiés ; c’est le méconnu Benvenuto qui se présente alors pour assurer la défense.

“Très bien, nous voici de retour après une journée de relâche comme convenu, commence l’affable Juge-Jal. La défense a t-elle pu s’organiser ?”

Benvenuto, de sa haute stature féline le toise sans répondre, pensant certainement que la question en elle-même est une insulte à ses compétences ; assis à côté de lui, Tofu examine la pièce comme s’il la voyait pour la première fois, la langue pendant légérement de la bouche.

“Nous pouvons donc démarrer. La parole est à l’accusation.

-Merci votre Honneur, fait sans attendre Lemmy. J’appelle à la barre, Yves Cochet”

Murmures dans la salle d’audience. Qu’est-ce donc que cette histoire ?

La porte s’ouvre sur ce qui est effectivement Yves Cochet. L’ancien fringuant ministre est clairement diminué, il est soutenu par ce qui semble être un service civique. Tous deux portent sur leurs vêtements, les armoiries de bretagne. Après une lente traversée de la pièce, Yves Cochet s’assoit sur le banc des témoins, puis congédie son aide d’un petit geste de la main.

“Je pense que la salle et le lectorat, nombreux, de ce journal se demandent bien ce qu’il est entrain de se passer ici maître Lemmy. 

-Oh, mais très certainement votre Honneur. J’ai profité aussi de cette journée qui nous a été offerte pour effectuer quelques recherches. Et j’avoue n’avoir pas eu à fouiller bien loin pour en apprendre sur notre avocat de la défense. 

-Avouons que ce dernier n’est point apparu lors des événements s’étant déroulés à l’Amazing Bicoque ces cinquante derniers jours.

-Oui votre Honneur, comme toujours vous avez raison. Toutefois, je vous prie d’ouvrir votre journal au jour 38. Celui-là même intitulé : Pendant ce temps en Bretagne…”

Toute la salle ouvre son exemplaire du journal et le feuillète à toute vitesse.

“Car oui ! continue Lemmy avec cette fierté que nous lui connaissons tous. Il vous suffit de regarder le dernier mot de ce récit pour comprendre que notre défense est assurée par un Normand de la pire espèce !”

Pendant ce temps, Yves Cochet dévisage Benvenuto, le regard terrifié. Il finit par tendre son doigt et désigner le chat en articulant difficilement : “Ma-ma… c’est Malo…

-Oui, reprend Lemmy, les oreilles en l’air. Nous avons fait rentrer dans ce qui était un sanctuaire de sérénité, un terroriste Normand.”

Stupeur dans l’assemblée, tout le monde sait que l’Amazing Bicoque est d’obédience bretonne depuis toujours. Les enfants y vivant acquièrent même automatiquement la double nationalité Breto-Lyonnaise. La présence d’un représentant Normand en est donc un des plus terribles camouflets que puisse subir l’endroit.

Seule le remarquable Juge-Jal semble garder son calme. Etonné, Lemmy s’enhardit :

“N’allons-nous donc rien faire contre le malandrin, celui-là même qui nous a empêché le juste retour du Mont Saint-Michel vers sa mère patrie ? Allons-nous laisser la racaille normande ternir notre image ? Qu’allez-vous faire pour protéger notre honneur, Juge-Jal ? Répondez ici et maintenant à votre peuple !”

Le valeureux Juge-Jal se lève de sa chaise. Le moment est intense. Quelque chose va se jouer. Tour à tour, il jette son regard sur Lemmy et Benvenuto – qui n’a pas bougé d’un poil de moustache – puis lance :

“Maître Lemmy, malheureusement, l’heure est venue de vous avouer quelque chose qui, je le crains, mène encore ce procès vers une dramaturgie malvenue pour ce qui est de rendre justice”

Lemmy a les oreilles tendues au plus haut point.

“Puisque nous en sommes aux révélations finales, en ces jours précédents la fin de nos aventures, il faut que vous sachiez que vous êtes vous aussi Normand, du moins à moitié.”

Lemmy manque de défaillir : “Comment cela père ?

-Benvenuto, ici présent, est votre demi-frère.”

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A suivre !
Jour 52 : Le Dernier Combat

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